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Mouvement né de la Manif pour Tous du 24 mars 2013

25 mars 2013

Rétablissez la vérité sur la Manif pour Tous du 24 mars 2013 !

Le 25 mars 2013

Médias,

 

Face au traitement aussi succint que partial que vous venez de faire de l'élan démocratique "majeur" (sans comparaison depuis 1984, d'après l'AFP, cité sur BFM TV) de la Manif pour tous du 24 mars 2013, en tant que citoyens responsables, nous nous sentons moralement obligés de rétablir la vérité. Car nous avons vécu ces évènements, nous avons fait l'Histoire, et vouloir réduire les faits à une histoire déshonorant la République - comment la Police a-t-elle pu se comporter ainsi ? c'est trahir le peuple de France.

 

Début de la manifestation de mars 2013

Nous sommes arrivés dimanche 24 mars 2013 bien en avance à l'Esplanade de la Défense pour la Manif pour tous et avons marché vers l'Arc de Triomphe. Vers 13h30 nous étions déjà bloqués par la foule inextricable de manifestants rassemblés sur la place Charles de Gaulle-Porte Maillot. Comprenant qu'on resterait là des heures devant des écrans géants tout en se faisant balloter de-ci, de-là, par les mouvements de foule plutôt inquiétants vu le nombre de personnes sur place, nous avons donc pris la tangente tant bien que mal par la rue du Débarcadère et la rue Brunel. Vers 15h00, nous jugeant suffisamment proche de notre objectif, l'Arc de Triomphe, nous avons réintégré le cortège. Mais à nouveau, la densité du cortège comprimé sur un parcours inadapté à l'envergure de la mobilisation citoyenne, nous a convaincus de repartir vers une destination où nous n'entendrions plus les organisateurs implorer au micro de nous "espacer même si nous savons que [nous sommes] trop nombreux !"

Au croisement de l'avenue Carnot et de la rue Tilsitt, nous apprenons que l'avenue Foch vient d'être ouverte sous la pression populaire et que les manifestants y seront comptés là-bas aussi, et non plus sur la seule avenue de la Grande Armée que nous étions. Renseignements pris auprès des policiers en faction, il nous est recommandé de faire le tour de la place de l'Etoile dans le sens horaire, ce que nous faisons. C'est donc bien malgré nous que nous nous sommes retrouvés sur les Champs Elysées vers 15h30 au niveau de la rue de Presbourg. Nous avons découvert que là aussi se trouvait un cordon de vans bleus entre la place de l'Etoile et la fin des Champs Elysées d'une part, mais aussi un double cordon de vans, policiers et de palissades en plexiglass pour empêcher les manifestants de poursuivre sur les Champs.

 

Cordons bleus sauce lacrymo

Nous avons décidé de rester à cet endroit, puisque la foule était loin d'être aussi dense que de l'autre côté de l'Arc de Triomphe ! Mais l'idée d'être sur une partie des Champs malgré l'interdiction politique de la Préfecture de Police de défiler sur les Champs Elysées et ainsi d'être suffisamment nombreux pour enserrer la place de l'Etoile nous a procuré un certain sentiment de grandeur. Un bon millier manifestaient face à l'Arc de Triomphe, et donc face aux vans bleu nuit, et un autre millier de personnes faisait face à la "citadelle" verrouillant les Champs, forte de son mur amovible de plexiglass et d'une dizaine de camions blancs de police. Nous huions joyeusement l'hélicoptère qui nous survolait de temps à autre, pensant qu'il était affrété par la police pour nous surveiller, et de temps à autre nous occupions le temps à texter notre prise de guerre à nos amis ou à siffler, et chanter. En bons Français.

Peu à peu, les manifestants ont eu l'idée de taper avec le plat de la main sur la muraille solide mais rigide de la citadelle en fer et plastique. Ca faisait un bruit monstre ! Et apparemment ça en a énervé les hommes bleus qui l'habitaient : ils nous firent le coup de la souricière en entrouvrant une brèche où bien évidemment la foule se précipita bêtement - qu'y faire, si ce n'est s'y faire tabasser ? et s'y fit gazer proprement. La foule reflua immédiatement et nous, manifestants-badauds goûtâmes à notre premier gaz "moutarde". On se couvrit simplement le visage de nos écharpes. Puis se produisit un fait qui me marquera à jamais : un vieille homme aux cheveux déjà blancs se mit malgré les émanations de gaz s'avança seul et se mit à frapper fermement mais d'une seule main contre la citadelle... Un escadron d'anti-émeutiers avec écailles aux épaules et boucliers de fer contournèrent en un clin d'oeil le mur vitreux, heurtèrent fortement le pauvre homme et l'exfiltrèrent manu militari.

Choqués, les familles présentes et les badauds, qui, comme quelques voitures continuaient à vouloir se frayer un passage dans la foule de plus en plus dense, se mirent à huer

 

 copieusement la citadelle. La foule plus compacte revint de plus belle contre la palissade de plastoc. Et huant, chantant à tue-tête la Marseillaise, sifflant, argumentant par petits groupes nous commençames à ne plus seulement manifester mais à en vouloir à la force de maintien d’un ordre arbitraire. Les voitures à ce moment-là ne passaient plus que difficilement, la foule qui regardait vers l’Arc de Triomphe se mit à accourir vers la citadelle de l’Est, tout en recevant un afflux continu de manifestants ayant fui l’espace saturé de l’avenue de la Grande Armée. Une femme passait parmi nous pour nous inviter à contourner la citadelle par le sud via l’avenue Marceau et les rues Vernet et Galilée, mais je lui répondis à ce moment-là que si ici nous étions tolérés entre deux cordons bleus, nous serions certainement repoussés de l’autre côté en raison de l’interdiction de manifester sur les Champs Elysées. C’est alors que la foule remplissant l’espace toléré de manifestation sur les Champs, la police envoya une nouvelle fois du gaz lacrymogène. Ce qui commença par nous piquer les yeux et la langue finit par devenir insupportable. Nous apprîmes plus tard que des enfants furent transportés à l’hôpital, et Madame Christine Boutin, ancien ministre, témoigna de son propre gazage alors qu’elle manifestait pacifiquement, ce qui lui occasionna une perte de conscience ! Nous, hommes, femmes et enfants, manifestants pacifiques injustement parqués par l’Arbitraire sur l’avenue opposée, venions d’être gazés aussi par lui ! Tout en nous éloignant, nous en pleurâmes amèrement.

Un moment réfugié dans une boutique de confiseries au coin de la rue de Presbourg et l’avenue Marceau, où je vis même les caissières pourtant à cinq mètres de la porte d’entrée tousser et se râcler la gorge, nous repartîmes de plus belle pour manifester pacifiquement. Là nous vîmes des jeunes français et maghrébins, alcoolisés ou non, portant le keffieh ou non se diriger vers la fin des Champs que nous venions de quitter. N’étant ni mal intentionnés, ni aguerris aux manifestations, et ayant des enfants avec nous, nous nous promîmes de tout faire pour ne plus goûter à cette moutarde aux forts relents d’injustice. Et nous contournâmes le plus simplement du monde la citadelle, sous les encouragements d’une petite dame ridée aux cheveux blancs, sans âge, à l’angle de Vernet et Galilée : « Allez-y, c’est le moment ! »

 

« Les Champs, on les a eus ! »

De l’autre côté, un demi millier de personnes, dont une bonne proportion d’enfants, et des parents portant des nouveaux-nés sur le ventre, faisaient face au contrefort arrière de la citadelle blanche. Les policiers qui nous faisaient face entre chaque camion blanc prêt à démarrer étaient bien plus sympathiques que de l’autre côté. Pas de plexiglass non plus. Nous nous remîmes donc à chanter, huer, siffler. Deux hommes cependant se mirent plus particulièrement à commander aux petits groupes de manifestants de s’asseoir. Ce que nous fîmes dans un premier temps mais l’analyse de la situation nous fit prendre conscience que :

1)     Nous encerclions la citadelle désormais harcelée à l’ouest par une foule nombreuse, ce qui pourrait pousser ces effectifs à vouloir se replier.

2)     Bloquer leur repli aurait induit une sur-enchère de violence du côté de la police voulant se frayer une sortie de secours.

3)     Les deux chefs « improvisés » avaient plutôt le look d’intermittents alter-mondialistes du spectacle, cheveux rasés de près, couleurs orangées et brunes de vêtements, récupérant je ne sais comment un t-shirt jaune officiel de
la manif pour tous pour mieux se faire écouter.

En clair, on se faisait manipuler. Je transmis donc le contrordre de ne pas s’asseoir : « Ce ne sont pas des organisateurs ! Ca ne sert à rien de bloquer la police ! Restez debout ça vaut mieux ! » Les gens s’asseyaient ou se relevaient alternativement… on se serrait cru à la messe. Mais un petit groupe d’enfants de Paris et de Nantes qui n’étaient pas en reste côté volume de la voix, tels des Gavroche sur les barricades, m’écoutèrent et nous créâmes quelques liens.

La foule contournant toujours plus la citadelle par le sud, et ne voyant pas, en nous retournant, de limite à notre progression sur cette avenue paradisiaque des Champs que nous convoitions en justice compte tenu de notre masse, nous décidâmes donc d’éviter le barrage (policier) pour mieux le combattre. « Tous à l’Elysée » criaient justement certains ! Vers 16h40, la foule clairsemée descendait déjà spontanément les Champs sous le regard ahuri des touristes et badauds sur les larges trottoirs de l’avenue, et face à l’arrivée de plus en plus sporadique de véhicules. La voie jusqu’à la Concorde nous resta ouverte une bonne demie-heure jusqu’à ce que l’on observe des mouvements de paniers à salade du côté de la citadelle en amont et finalement le positionnement d’un barrage de camions blancs en aval, girophares allumés dirigés vers nous.

24

Désormais habitués à la défense policière, certains continuèrent d’avancer vers le troisième cordon policier sur les Champs Elysées. Je montai sur le dernier feu rouge de l’avenue avant le barrage pour indiquer aux manifestants de la citadelle que la voie vers l’est était libre, puisque le léger brouillard les tensions cristallisées autour de la citadelle n’aidaient pas les gens à penser que nous pussions progresser plus avant. Une fois encore, la foule était quelque peu disparate, mais les quarts d’heure passant elle se fit de plus en plus dense. Aux fumeurs de cigare, aux soixantenaires, cinquantenaires poivre et sel, aux fourrures de grand prix, aux groupes d’enfants, se mèlèrent bientôt les groupes de jeunes scandant « Hollande, démission ! » et « A l’Elysée, on va dîner ! » Des jeunes-filles chantaient le cœur léger « Les Champs Elysées, tada-tada-da ! » mais l’appel à la démission du Président de la République, la protestation contre la gestion pitoyable de la manifestation par le Préfet de Police, et contre la situation économique du pays en général avaient clairement pris le pas sur le message contre le mariage et l’adoption homo que nous portions au départ. Car nous étions choqués par ce que nous venions de vivre.

La rue du Colisée étant fermée par la police, j’invitais la foule à portée de voix de contourner à nouveau la manifestation d’acier sur l’avenue Roosevelt par le sud, via la rue de Marignan. Mais sans grand espoir. C’est alors que des amis revinrent du front des Champs pour me dire de descendre de mon faux feu de signalisation imitation XIXème pour venir voir de plus près ce qu’il se passait. Et au prix d’un effort pour distinguer depuis mon feu du Colisée ce qui se tramait sous les arbres du jardin des Champs Elysées j’aperçus en effet une foule consistante (non je ne reprends pas le mot de mépris de François Bon Dernier) armée de simples drapeaux fuchsia, blancs, bleus ou tricolores avancer en direction du Palais de l’Elysée.

 

Epilogue

Le vent froid qui nous avait glacé tout l’après-midi, et en particulier l’enfant qui était avec nous, et l’heure tardive, vers 18h30, nous convainquit de rentrer dans notre banlieue trappiste si peu mobilisée. Mais c’est l’estimation scandaleuse par la police de notre mobilisation à 300.000 personnes qui nous fit le plus l’effet d’une douche froide, alors que les chaînes de télévision au mieux ne parlaient pas de notre action (France 2), au pire préféraient en Une les péripéties de l’un des plus petits pays d’Europe – Chypre – plutôt que la mobilisation de plus d’un million de Français sur la plus grande avenue de la capitale française sur un projet de loi aussi choquant que consternant : celui de sapper la durabilité de la famille humaine.

Cette date du 24 mars 2013, ce mouvement que j’appelle à créer du QUATRE GERMINAL 2013, ou 24/03/2013, ne doivent pas rester lettre morte. Et si les Saigneurs de la Démocratie dans leur tour d’ivoire persistent leur œuvre de ténèbre, c’est la rage des familles bafouées, des défenseurs de la filiation biologique plutôt que politique, naturelle plutôt que démentielle, et durable plutôt que instable qui se chargeront de leur prononcer le jugement populaire en temps voulu.

 

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Mouvement né de la Manif pour Tous du 24 mars 2013
  • Profondément ancré dans la cause de la Manif pour Tous, notre engagement a pris un tournant suite à la manifestation colossale du 24 mars 2013 dont l'ampleur a été niée par les politiques, gazée par les policiers, et sabordée par les médias.
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